Cette grande pièce était la chambre de toutes les souveraines de France, au moins depuis Marie de Médicis jusqu’à Eugénie. C’est dans cette pièce que se déroulaient en public

le grand lever et le grand coucher, ce qu’évoque la balustrade séparant l’espace privé

de la souveraine de l’espace du « public ». Après cette cérémonie de clôture de la journée publique de la souveraine, cette dernière rejoignait ses appartements privés, espaces plus petits et plus confortables, à l’écart relatif des cérémonies du pouvoir.  L’épouse de Louis XVI, Marie-Antoinette, fit installer les portes en style arabesque ainsi que les dessus-de-porte en trompe-l’œil, peints par Sauvage en 1787. Le grand lit, surplombé d’un enfant qui fait « chut » pour ne pas réveiller la dormeuse, est prévu pour Marie-Antoinette. On peut d’ailleurs y lire son chiffre en tête de lit. Livré en 1787, la reine n’aura cependant pas l’opportunité de l’utiliser. C’est l’épouse de Napoléon, Joséphine, qui inaugurera

ce merveilleux lit. Joséphine découvre cette chambre lors du premier passage de la cour impériale en 1808. Cette chambre porte le poids de l’histoire du passage des Reines. Joséphine optera pour un mobilier qui évoque l’Ancien Régime ainsi que la tenture murale en lampas broché, datant de Marie-Antoinette. On peut découvrir le chiffre de l’impératrice sur les embrasses des rideaux de lit, démontrant à quel point la dynastie napoléonienne,

à partir du sacre de 1804, tente de se couler dans le décorum du pouvoir de l’Ancien Régime.

 

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