La venue du pape Pie VII à Paris en 1804, à l'occasion du sacre de Napoléon, donna lieu à la commande officielle de ce tableau. Le sujet retenu est celui de la rencontre entre l'empereur et le pape en forêt de Fontainebleau.
Le dimanche 25 novembre 1804, prévenu de l’arrivée du souverain pontife, Napoléon orchestre une rencontre inopinée en forêt sous couvert d'une chasse. Il veut ainsi éviter un protocole multipliant les égards à l'intention du pape – au point d'attendre que celui-ci ait posé le pied à terre avant de descendre de cheval, contrairement à l'étiquette. L'œuvre montre le rapport de force qui s'installe d'emblée entre les deux hommes.
Le 28 novembre, la cour quitte Fontainebleau pour Paris.

Jean-Louis Demarne et Alexandre-Hyancinthe Dunouy, L'entrevue de sa majesté l'Empereur et de Sa Sainteté Pie VII dans la forêt de Fontainebleau, 1808.
Huile sur toile
H.1.80 ; L. 2.20

La rencontre entre Napoléon Ier et Pie VII

L'arrière plan

La présence du château à l'arrière-plan est en contradiction avec la vérité historique, la scène ayant eu lieu à quatre kilomètres, au carrefour de la croix de Saint-Hérem.
L'obélisque, érigé en 1785 et dédié à Marie-Antoinette, puis recouvert d'une massue et d'un bonnet phrygien à la révolution, arbore ici un aigle qui supplante les deux régimes précédents – la monarchie et la république. L'aigle, surdimensionnée se détache sur un ciel bleu dégagé alors que l'orage s'annonce au loin.

La scène centrale

La scène centrale est soulignée par son éclairage ainsi que par les personnages annexes qui se distribuent le long de deux lignes diagonales qui structurent l'œuvre. Ces deux lignes se croisent au-dessus de l'empereur. Celui-ci, en habit de vénerie sur lequel broche la légion d'honneur, est suivi de deux cavaliers qui forment sa garde rapprochée. Derrière lui se tient son cheval blanc. Vu de trois quarts, il occupe une position avantageuse.
Descendu de sa voiture, le pape, voûté et vêtu de blanc, est accompagné de sa suite composée de deux cardinaux vêtus de pourpre qui inclinent la tête. Ils sont suivis d'un gendarme français à cheval.

A droite

La meute de chiens, au repos, surveillée par deux valets en habit vert de la vénerie impériale, rappelle que l'Empereur était soi-disant parti chasser lorsqu'il rencontra le pape par un hasard prémédité.